L'histoire de la station
Peisey-Nancroix et Landry, les deux communes formant Peisey-Vallandry, existent depuis bien plus longtemps que le XXème siècle et proposent une histoire riche et détaillée, dont l'esprit traditionnel savoyard de la station en est l'héritier. Voici quelques bribes d'histoires qui vous donneront peut être envie d'explorer plus profondément lors de votre séjour sur place.
Avant le XIXème siècle : agriculture, religion et révolution minière
Si on trouve la trace du nom de Peisey avant, on pense que l'existence de la commune commence officiellement au IIème millénaire.
Pendant les 7 siècles qui vont suivre, l'existence des villages se résumera à s'occuper des alpages, suivre fidèlement la doctrine de l'Eglise Catholique Romaine et lutter pour conserver ses traditions.
3 constructions locales, toujours visibles et visitables, font la fierté des habitants : l'église de Landry, l'église de Peisey et la chapelle de Notre-Dame des Vernettes. Cette dernière, construite près d'une source dite miraculeuse dans les années 1720 (dont vous pouvez prélever l'eau), est accessible été comme hiver et vaut largement le détour.
Au XVIIème siècle, un filon de minerai est découvert à Peisey. Celui-ci sera exploité par les anglais puis par une compagnie locale pendant le XVIIIème siècle jusqu'à l'arrivée des français. En pleine révolution, ceux-ci attaquent les symboles religieux de la ville puis nationalisent la mine, ce qui ne leur attire pas la faveur des locaux.

La Chapelle des Vernettes
XIXème siècle : mine, développement et nationalités
En 1802, le futur Napoléon Ier installe la partie pratique de l'Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris à Peisey. L'important gisement était toutefois difficile d'accès, et les élèves ainsi que leur directeur étaient hébergés au Palais de la Mine lorsqu'ils venaient se former à la pratique, les cours théoriques étant alors dispensés à Moûtiers. Au maximum, on compta plus de 300 travailleuses et travailleurs.
La situation changea rapidement puisque la Savoie est rendue au Royaume de Sardaigne, dirigé par la Maison de Savoie, en 1815 à la chute de l'Empire. L'Ecole fût rapatriée, mais la mine resta. Si la production était excellente au début, elle tourna de moins en moins bien, les nouveaux filons étant difficiles à exploiter à cause d'inondations fréquentes, jusqu'à fermer définitivement en 1866. Dans le même temps, les villages se sont développés. La population a atteint un maximum de 1 631 habitants à Peisey-Nancroix en 1838 et 879 habitants à Landry en 1848.
En 1860, pour remercier la France de l'aide apportée dans la guerre d'indépendance et d'unification contre l'Autriche, la toute jeune Italie donne la Savoie au 2nd Empire. L'annexion est cette fois-ci définitive et moins houleuse que la première. Les Peiserots exportent leur savoir, notamment à la capitale, en remplacement de l'activité minière. Si la population baisse drastiquement (moins de 1000 habitants sur Landry et Peisey en 1901), les villages continuent leur développement.

Le Palais de la Mine (des visites guidées sont organisées en été)

Ruines des bâtiments de la mine

Publicité de 1937 (merci à Peisey-Info pour les archives)
1900 - 1960 : la transition vers le sport d'hiver
L'arrivée du XXème siècle coïncide avec le début du tourisme. Le ski club est créé en 1910, le ski de fond est également à l'honneur. C'est véritablement après la Grande Guerre, où 22 Landrygeots et 17 Peiserots donneront leur vie pour la France, que démarre l'activité économique liée à l'or blanc.
Des hôtels sont créés, un premier remonte pente est installé en 1930. Les cours de ski commencent également dans les années 30 et la commune commence à se faire de la publicité, boostée par la gare qui assure la liaison depuis la capitale via la ligne PLM.
Les villes souffrent peu de la 2nde guerre mondiale, étant en zone d'occupation italienne et dépourvues d'intérêt militaire, mais la ville de Landry pleure de nouveau 3 de ses hommes qui ne sont pas rentrés.
L'activité reprend après la guerre, avec le premier télésiège dont la gare de départ est toujours visible aujourd'hui. En parallèle, les activités d'été commencent à apparaître, avec le développement de l'alpinisme.
Depuis 1960 : Peisey-Vallandry, une station de montagne
La conquête des hauteurs démarre au début des années 1960. Peisey-Vallandry est créée en 1962 et avec ce nom le village de Plan-Peisey. Les remontées commencent à pousser plus haut grâce à la construction de cette station sur site vierge, en partie grâce aux plans neiges du gouvernement de l'époque.
Dès lors, la station ne cesse de grandir. Nouvelles remontées, qui amènent de nouvelles constructions, qui amènent de nouvelles remontées. Le choix d'une station familiale est acté dans les années 1970, ce qui limite la capacité en lits. Le domaine skiable se rapproche petit à petit de celui des Arcs.
L'union entre Landry et Peisey naît en 1985. Notre résidence "Les Michailles" est le premier bâtiment du nouveau village-station de Vallandry à sortir de terre. L'inauguration a lieu pour la saison d'hiver 1987 en même temps que la première remontée : un télésiège débrayable 4 places flambant neuf et extrêmement moderne pour l'époque. L'exploitation est confiée au privé via une délégation de service public. Les 15 prochaines années vont voir le développement des 2 stations en front de neige et des remontées sur tout le domaine, selon les statistiques d'affluence.
La révolution des années 2000 - Paradiski et le Club Med
En 2003, La Plagne, Les Arcs et Peisey-Vallandry s'associent pour booster mutuellement leur attirance. Une merveille d'ingénierie, un double téléphérique traversant la vallée à plus de 300 mètres au-dessus du vide et en moins de 4 minutes, est installée entre Plan-Peisey et Les Coches par le constructeur français Poma, reliant les domaines skiables. Un forfait commun est également instauré tandis que ceux de Peisey-Vallandry et des Arcs fusionnent.
Le Club Med débarque à l'hiver 2006 et provoque un nouveau boom de la station. L'accent est depuis mis sur la construction de résidences de loisirs et de tourismes plutôt que sur les résidences privées. Le nombre de lits reste néanmoins limité (environ 12 000) par rapport à la capacité des Arcs et de La Plagne (respectivement environ 50 000 et 70 000 lits)
L'esprit familial persiste grâce aux commerçants, restaurateurs, professionnels et fidèles de la station mais également par un nombre moindre d'activités proposées en vie nocturne que les grands voisins.

Le Vanoise Express vu depuis la route entre Landry et Peisey

La gare de départ du 1er télésiège de 1948

Travaux de la télécabine du Vallandry, remplaçant le télésiège de 1986

Plan des pistes juste avant la création de Vallandry
Pour plus d'informations
Outre les musées sur place, il existe plusieurs sites Internet pour se renseigner plus en détail sur l'histoire de Peisey-Vallandry :
L'excellent Peisey-info qui a réalisé un énorme travail historique d'aggrégation et de recherche
Le site remontées-mécaniques.net qui explique l'histoire des remontées mécaniques et à travers elles, celle de la station, des pistes et des choix d'urbanisation
Le site de la station qui résume la culture et le patrimoine visibles sur place